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PARACELSE

pré ou sur une prairie, autant que le maître de ce pré le permet ; sinon ceci n’a pas lieu. Ainsi ceci est un point[1] dans le mauvais usage des forces de la foi.

Comment la Foi rend le Corps malade

Mais pourquoi rapporté-je toutes ces choses, puisque je n’ai pas encore atteint ce qui fait l’objet de mon propos, savoir : que la foi rend le corps malade. Mais, maintenant, (parlons) d’un autre point du mauvais usage, et qui est celui-ci. De la même manière qu’un médecin, qui a en son pouvoir les bonnes médecines, tel il est, tel il peut coopérer. Il peut, par leur moyen, guérir le malade ; il peut aussi le tuer[2]. Car il peut lui donner de la mélisse pour le rendre à la santé ; il peut également lui donner de l’arsenic pour le faire mourir. Mais comment faut-il comprendre ceci ? Non autrement qu’ainsi : que nous pouvons, nous hommes, par le moyen de la puissance de notre foi, opérer le bien ou le mal, l’un envers l’autre, de la même manière que le maître du terrain laisse agir son charpentier comme il le veut. Ainsi notre foi n’est pas autre chose que comme un outil d’artisan. Ce même artisan qui forge un couteau, frappe son prochain avec celui-ci, et blesse son corps ; et, sans couteau ou autre chose semblable, il ne peut le blesser. Il faut comprendre ceci pa-

  1. Puncten. Palthenius traduit : exemplum.
  2. Forberger a supprimé tout ceci.