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PARACELSE

Maintenant, sachez, de plus, au sujet de cette force, qu’elle existe aussi dans les diables ; au sujet de laquelle remarquez à part cette explication. Ils ont tous la foi ; et ils tiennent leur force de celle-ci. D’où il s’ensuit deux choses : le bon usage (de la foi) et le mauvais usage. Le bon usage consiste en la foi elle-même ; le mauvais usage est ce dont je vais parler plus amplement. Les diables ont mésusé de leur foi. C’est pourquoi ils ont été chassés[1]. La foi ne leur a pas été retirée ; mais seulement la permission de Dieu a été établie au-dessus d’eux[2]. D’où, si la foi ne leur a pas été reprise, ils ont également le pouvoir de jeter les montagnes dans la mer, et autres choses semblables. Ils ont aussi le pouvoir, par le moyen de leur foi, de donner la santé ou la maladie[3]. Et, de même que le soleil éclaire le bon et le mauvais, l’un autant que l’autre, ainsi peut ëgalement agir le diable envers l’homme. C’est pourquoi il peut produire des signes bons ou mauvais. Car, autant de foi demeure en lui, autant il est puissant[4]. Or, de même qu’il faut comprendre la foi dans les esprits, de même elle doit être comprise par rapport à l’homme, de ce que nous pouvons blesser une autre personne invisiblement, bien ou mal employer la foi, comme Dieu nous le permet. Et les contusions de ce genre, qui sont faites par de telles forces, ne doivent pas être comprises ni démontrées autrement, que comme Samson a démontré comment, avec une

  1. Palthenius ajoute : du ciel.
  2. Forberger a traduit : Dei providentia ipsis imperat.
  3. Bitiskius, qui a imparfaitement copié Palthenius, dit seulement : de rendre malade.
  4. Forberger a supprimé cette phrase.