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PARACELSE

nous serait lui-même visible. Dans les choses éternelles, la foi[1] fait toutes choses visibles (conspicua ). Dans les choses corporelles invisibles la lumière de la nature a fait toutes choses visibles. C’est pourquoi ne t’épouvante pas de ce qu’une chose quelconque peut être rendue visible, et n’oubiie pas qu’elle n’est pas encore visible[2]. Ce qui doit devenir visible, que ceci soit considéré, par toi, comme s’il était déjà visible. Un enfant, dès qu’il est conçu, est déjà un homme[3]. Et, bien qu’il soit invisible, en quoi nuit-il au visible ? Il est semblable à quelque chose qui est invisible[4]. Et, par ceci, lecteur, je mets fin à la préface, en me défendant ici, que tu ne me juges pas avant d’être parvenu au fond du sujet. Car, puisque tant d’œuvres illustres apparaissent, et nous invitent, et nous obligent elles-mêmes à les approfondir, principalement à cause de ceci que, non seulement moi, mais plusieurs autres ont enseigné et découvert diverses choses touchant ceci, et cependant ne sont pas parvenus à la lumière, les contemplations de ce genre du microscome sont jugées, par beaucoup, prestigieuses, diaboliques, vénéfiques, augurales et superstitieuses, quoique ce soit faux et à tort, comme il sera conclu dans les livres suivants. Adieu.

  1. Palthenius traduit : les choses de la foi !
  2. Palthenius a amplifié et déformé cette phrase.
  3. Cette phrase manque dans l’édition de Bitiskius.
  4. Palthenius a omis cette phrase.