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PARACELSE

de l’œuvre. C’est pourquoi il convient que la lumière de ceci soit plus puissante. Car chaque chose possède sa lumière propre par laquelle on la distingue, et chaque lumière rend sa chose visible, laquelle demeure invisible en présence d’une lumière étrangère. Donc, si nos œuvres nous entraînent plus loin que nous ne pouvons demeurer en elles, celui-ci en vérité, ne sera jamais rendu croyant dans les œuvres, qui ne voudra pas se laisser conduire par ce signe. Si nous croyons à l’œuvre, nous croirons aussi au Maître de l’œuvre. Car c’est une foi morte et une nature puérile[1], que de ne pas se diriger, des œuvres vers son Maître. Les édifices[2] nous plaisent beaucoup, mais leur maître d’œuvre[3] nous plaît beaucoup plus ; les édifices ne nous enseignent rien ; la science de l’édifice provient du Maitre. Considérez cet exemple : Le Christ était une lumière du monde, mais invisible ; car il était homme ; ses œuvres l’attestaient. Ceux qui ont reconnu ses œuvres, en sa lumière, se dirigent beaucoup plus clairement qu’ils ne pourraient le faire si toutes les étoiles du firmament brillaient. Nos yeux voyaient les œuvres à la lumière provenant du soleil, mais cette lumière ne pouvait faire connaître le Maître. C’est pourquoi ceux qui voulaient connaître celui-ci et l’avoir visible comme il l’était, ceux-ci avaient besoin de cette lumière qui brillait sur lui et de laquelle il a été dit, par les apôtres : ici nous édifierons trois

  1. Ein kindische art. Palthenius a supprimé cette expression.
  2. Gebew. Palthenius ajoute : splendida.
  3. Der Meister. Palthenius et Forberger traduisent : architectus. L’expression plus exacte eût été lathomus.