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PARACELSE

ici aussi loin qu’elles peuvent atteindre. Car, bien que l’on ait décrit tout ce qui se présente visiblement aux yeux, et palpablement aux mains, et que toutes les maladies de ce genre aient été puissamment basées sur la philosophie, et sans vice de fondement, comme toute personne peut en faire l’expérience sans aucune erreur, (bien que les humoristes aient conduit toute leur théorie parmi les erreurs, mais la béatitude suprême doit oublier leur fondement imparfait)[1], cependant, comme nous l’avons dit, nous n’avons traité, en ces livres, que des afflictions de la moitié de l’homme, c’est-à-dire de cette partie qui est visible. Ainsi, la nécessité exige donc que nous commencions également ensuite l’autre partie de la moitié de l’homme, afin que, de cette façon, l’homme intégral et tout entier se trouve dans l’opinion[2] du médecin. Et, bien que celle-ci soit invisible, elle est cependant palpable (), et ce qui est palpable ici n’est pas visible, et ceci doit être compris, dans la lumière de la nature, semblablement à un aveugle qui touche, mais ne voit pas ce qu’il touche. Ainsi, et par contre nous voyons et touchons, maïs nous ne sentons pas (non sentimus, wir empfinden nicht) ce que nous touchons. Et, de même que, chez l’aveugle, son toucher lui est donné merveilleusement, de même il est étonnant que nos yeux visibles () ne voient pas et ne sentent pas ce que touchent nos mains. Et considérez attentivement cet exemple. Car

  1. Palthenius a omis à dessein cette phrase qui présente quelque difficulté.
  2. Einbildung. Palthenius traduit : dans la cognition et la spéculation ; Forberger : la contemplation et l’imagination.