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PARACELSE

médecine. Lorsque vous voulez vous retrancher derrière l’autorité de Machaon[1], d’Apollin[2], d’Aristote, de Galien, d’Averroës, d’Avicenne, de Mesue, etc., etc., c’est en vain ; vous devriez d’abord prouver s’ils ont menti ou non. C’est suivant que ceci sera établi, que nous les admettrons ou non. Si leurs écrits étaient des tuyaux d’orgue[3], il faudrait être un bon organiste pour pouvoir en extraire une petite chanson (). Il en est d’eux, exactement comme des géomètres, qui établissent théoriquement () des cercles et des instruments merveilleux, et qui se meuvent et s’avancent eux-mêmes, et s’envolent eux-mêmes avec leurs instruments[4]. Mais ce sont des chevaux de bois (), et si l’on veut les monter, on s’aperçoit qu’ils ne sont qu’illusion (). Si vous n’aviez pas Dieu comme prétexte, et si vous ne vendiez pas, en son nom, votre absurde savoir, vous seriez certainement trouvés plus grossiers qu’aucun Alchimiste ou Magicien-Prophète[5]. Mais vous dites : « Dieu ne veut pas ceci. Dieu a fait ceci ; qui veut résister à son jugement et à sa puissance ? Toutes choses sont en sa main. » Pourquoi dites-vous ceci ? Parce que vous êtes d’une mauvaise nature ; c’est pourquoi vous

  1. Machaon, célèbre médecin, fils d’Esculape, qui accompagna les Grecs au siège de Troie.
  2. Peut-être Apollonides de Cos, ou bien l’un des deux Apollinaire, ou l’un des cinq Apollonius.
  3. Pfeiffen Palthenius a traduit : Fistulæ ac tibiæ.
  4. Ceci nous paraît avoir trait à des essais d’automates et peut-être d’aviation. Palthenius n’a pas compris cette phrase.
  5. Wünschel-Prophet. L’édition de 1616 dit : Wünckel-Prophet.