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PARACELSE

toute nature mauvaise, et assez profondément placé dans la bonté pour qu’aucune mauvaise nature ne lui puisse rien faire. D’où comprenez ceci, par cet exemple, qui s’accorde de toute part ici avec cette allégorie[1] du Christ, qui dit : Qu’un bon arbre porte de bons fruits. Car c’est de cette bonne nature (art), si elle vient de la nature ()[2], que le Christ a élu ses disciples de cette excellente race (progenies, ) qui procède de la nature. De l’autre, en vérité, d’où provient le mal, il a tiré le douzième disciple : Judas. Car un apôtre d’une bonne nature n’a pas du tout trahi le Christ ; mais c’est celui qui était tiré de la mauvaise nature qui l’a trahi.

Or, parce que le Christ nous présente si éminemment la nature bonne et mauvaise, et la grave si fortement en nous, c’est pourquoi ceci doit être attribué, par nous, dans la nature elle-même. Si une bonne nature est présente ici, nous aurons les bonnes médecines. Si c’est une mauvaise nature, il nous advient la même chose qu’au Christ avec Judas. Et l’on ne doit pas négliger ici cette nature ou allégation[3]. Car, d’elle seule proviennent les maladies curables ou incurables, et non d’aucun autre fondement. Or, puisque le Christ a voulu qu’il y ait tant d’importance dans la Nature, qu’elle doive discerner ce

  1. Ce mot n’existe pas dans l’édition originale de 1566.
  2. Parthenius traduit incompréhensiblement : Hoc enim bono sensu, à naturâ deprompto, dictum est. Cette phrase se trouve répétée deux fois, et il y a quelque confusion dans les éditions allemandes.
  3. Le texte de Huser dit : Allegatz, que Palthenius traduit : allegorie. Le texte de 1566 dit : allegaten ; Dorn répète : cum allegatis.