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PARACELSE

mettre. Cette espèce survient en sa domination[1] ; elle gouverne même l’arbre de cette terre, c’est-à-dire celui qui se tient en elle. Ceci posé, sachez maintenant, de nouveau, que si une nature quelconque tombe (influit, ) dans une espèce (), elle n’est point expulsée de là, avant que l’espèce soit consumée ou maîtrisée par une autre mixtion. D’où, ensuite, sont engendrés les fous (fatui, ), les insensés (amentes, ), les bossus (strumosi, ) et autres[2], soit selon la nature, le caractère, la propriété[3], la personne, les membres ou la proportion. Et c’est ainsi que, soit dans ces choses, soit dans les autres, les maladies se produisent et adviennent. Or, en vérité, puiqu’une telle nature se trouve en la matrice, une autre théorie ne doit-elle pas exister ? Et, bien qu’il soit vrai qu’un père, par les espèces minérales de ce genre, peut également engendrer des enfants semblables à lui-même, en tant que son espèce existe, incorporée dans [a semence ; cependant il est nécessaire de savoir que la matrice a un double accident[4]. L’un vient d’elle-même. Celui-ci concerne l’arbre. Un bon arbre produit un bon fruit, c’est-à-dire que celui-ci est sain dans le corps et dans la terre, etc., et fécond. Alors l’arbre est bon, et, de lui, provient également un bon fruit. L’autre consiste dans la génération des enfants, c’est-

  1. Welches species sein Dominum uberkompt. L’édition de 1566 porte : wil jrer species, etc.
  2. Palthenius ajoute : monstres.
  3. Palthenius supprime ces deux derniers termes.
  4. Ein zweyfachen zufall hat. Palthenius a traduit : Matricem casum duplicam sustinere.