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LIBER PARAMIRUM

exister doit être devancé (antevertatur, )[1]. Car le médecin doit avoir la connaissance surabondante de ceci. S’il ne l’a pas, son art est assassin et meurtrier.

Or, puisque la matière de la chair et du sang des hommes est une seule chose, c’est-à-dire la nourriture et la boisson, mais que l’ultime matière sont deux, qui sont produites de l’unique matière première, comme la chair mâle et la chair femelle, lesquelles sont aussi différentes, entre elles, que la chair et le poisson ; cependant ni la première ni l’ultime matière ne doivent être considérées. Car Dieu, qui a conjoint l’homme et la femme, a formé ici une seule chair, c’est-à-dire les a joints en une chair, de telle sorte qu’ils mangent aussi une nourriture, boivent une boisson, et non deux. Et c’est pourquoi ils n’ont qu’une seule première matière. Cependant, l’Archée est différent. Celui-ci va (ingreditur, ) dans sa monarchie de ce qu’il mange[2] ; mais cependant ceux qui ont été conjoints se nourrissent à une même table (ex unâ ollâ, ). Et si, maintenant, une théorie est nécessaire ici, comprenez ceci également : il est nécessaire, ici, de connaître ce qui est transmué, et comment ceci existe, et aussi ce que l’Archée possède, par lui-même, et hors de lui-même, lui qui est un ; il produit la chair mâle et la chair menstruelle, lesquelles sont séparées par une grande différence[3].

  1. Gérard Dorn paraphrase sans motif : afin que ce qui doit être soit connu afin d’être devancé.
  2. Gérard Dorn traduit : sed Archeus alius : utrique hic in Monarchiam disponit quod editur.
  3. En marge : Il y a un archée dans l’homme, un autre dans la femme.