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PARACELSE

qu’une certaine différence se trouve entre les métaux, les pierres, les bois, etc. Il en est donc de même ici. Car, bien que l’homme et la femme ne soient qu’une seule créature humaine, cependant ils ont deux formes et figures, et, également, deux natures. Ainsi la femme gouverne une autre monarchie dans les inaladies, tant communes que particulières.

De même que les forces de la mer[1] se manifestent en ce qu’elle déborde par son flux, de même aussi cette monarchie. Or, quelle est la cause du flux de la mer ? C’est que la mer consume tout ce qui entre en elle, ce qui est la mort de ceci. Ainsi toutes les eaux sont dévorées et tuées (obtruncantur, ) dans la mer, et meurent dans celle-ci comme les hommes[2] sur la terre. Toute chose qui consume et tue, possède son opération, par laquelle elle brise (infringit, ) ce qu’elle reçoit[3]. Son opération a lieu une fois par jour. Et, de même que l’homme qui mange, cuit (concoquit, ) la nourriture qu’il mange, et que celle-ci, étant prise, l’opération qui doit la détruire étant commencée, le ventre est enflé et distendu, ainsi la mer accomplit aussi son opération. Car, dans la mer, se trouve la mort de l’eau ; car nulle eau ne revient jamais de la mer, mais toutes les eaux meurent en elle, de même que meurent, dans la terre, toutes choses qui naissent sur la terre. Donc, de même que la mer a son flux et son reflux, de même nous pouvons croire qu’il en advient de même dans la femme, et c’est par cette cause qu’elle est une

  1. Palthenius ajoute : et de l’Océan.
  2. Gérard Dorn dit : le corps de l’homme.
  3. Dorn supprime le mot brise, et dit : dans ce qu’elle reçoit en elle.