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PARACELSE

non pas sans avantage, car leurs sectateurs connaissent ainsi quelle base ils ont adoptée de tout temps, et sur quelle base ils ont opéré jusqu’ici[1]. Toute chose, quelle qu’elle soit, qui croît dans une autre est distincte de celle dans laquelie elle croît. Or l’homme n’est pas autrement, dans la femme, que le poisson dans l’eau ; il croît en elle, il vit en elle, et, sans elle, il ne peut exister. Or il (le poisson) appartient à cette eau, c’est-à-dire qu’il est sa nature, et, néanmoins, il n’est pas, pour cette raison, l’eau. Il est donc différent de l’eau. Donc, de même que l’eau et le poisson sont différents l’un de l’autre, et, cependant, sont joints en une seule chose, de même aussi l’homme dans la femme. La femme n’est pas autrement que comme la mer, dans laquelle se trouvent beaucoup de poissons. Et, de même que la femme est la mer, l’homme n’est pas autre chose en elle que le poisson, et ils sont séparés seulement dans la nativité[2]. Ce qui a lieu afin que l’homme se connaisse lui-même, (sache) à qui il est semblable, c’est-à-dire qu’il est un animal du monde (animal mundi, )[3]. Or, parce que l’homme a une âme (mens, ein Seel)c’est pourquoi il naît[4], ce qui n’advient

  1. Gérard Dorn et Palthenius ont complètement déformé ce passage.
  2. La version de Palthenius a considérablement abrégé cette phrase.
  3. Il ne faut pas interpréter ce passage de Paracelse dans le sens du matérialisme moderne, en lui faisant dire que l’homme est un animal. Il signifie que l’homme, lorsqu’il se trouve encore dans la matrice, laquelle est un monde, est l’animal de ce monde.
  4. Palthenius ajoute : il est chassé dehors, foras datur.