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LIBER PARAMIRUM

tu exécuteras autrement sera vain. Et, de même que tu dois savoir qu’une seule racine existe, de laquelle naissent toutes les maladies dans l’homme, de même il en est une seule et unique dans la femme. Or, tes écrits manifestent que tu ne connais aucune de ces racines, car, autrement, tu te mordrais plutôt les doigts avant de publier des mensonges. Or considère la racine des maladies viriles ; considère également la racine des maladies féminines, et vois et évalue combien tu peux te soutenir[1] avec ta Physique, et tes causes et tes indices. Car, à moins que tu n’attribues aux femmes leur racine particulière, et aux hommes celle qui leur est propre, et que tu ne saches que la médecine est divisée, et qu’une partie est aux hommes et l’autre aux femmes, tu ne seras pas du tout un médecin[2], mais un séducteur. Pour ceci, tu n’as pas besoin d’une grande industrie pour mentir et aduler. Car ceci vous est tout à fait naturel et s’apprend dans les académies, etc. Tu ne trouveras jamais cet exemple-là dans la Monarchie et la Physique. Car, de la même manière que, d’une racine de poirier naît le poirier, et d’une racine de pommier naît le pommier, de même ce qui pousse (enatum est, ) reproduit la saveur de sa racine ; de même, ici également, la maladie n’est pas séparée de sa racine, mais elle demeure une seule et même chose avec ce par quoi elle croît. Et, bien que le poirier soit de beaucoup éloigné (absit, ) de sa racine, il appartient néanmoins à sa racine. C’est la même règle pour la colique. Et, bien que celle-ci soit

  1. Bestehen. Palthenlus traduit : honeste staturus sit.
  2. Palthénius traduit : tu n’agiras pas en médecin.