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PARACELSE

quoi tu n’es pas une matrice[1]. Puis donc que l’homme[2] ne croît pas[3] et n’est pas divisé dans le grand monde, mais dans le monde minime, c’est-à-dire dans le monde dont il fait partie, il est nécessaire que ce monde fournisse aussi sa nourriture à l’homme[4] jusqu’à ce qu’il vienne dans le grand monde. Et, puisque cette matrice est un monde dans lequel sont contenus un ciel[5], une terre, un air et une eau, qui nourrissent l’homme depuis sa conception jusqu’à (son entrée) dans le monde[6], la femme sera donc toute différente de l’homme dans tout son corps. Car l’enfant reçoit l’aliment d’elle, et non de l’homme. Que si Dieu les a formés tous Îles deux, et n’a formé qu’en l’un d’eux un monde qui enferme la semence, il a séparé alors aussi entre elles leur Anatomie, leur Philosophie et leur Physique en ceci, afin que l’homme voie combien grande est son origine. Et c’est pourquoi la femme est tout à fait un autre sujet (subjectum) que l’homme. Car la racine de celle-ci agit (facit, )[7] pour donner la nourriture (ad nutriendum, ). Celle de l’homme repose en l’homme. Autant sont

    Welt gleich ein Mutter. Palthenius a traduit : la femme du monde, mais l’édition de 1566 porte : ist die Fraw die Welt, ce que nous comprenons mieux. Fr. Strunz a suivi la leçon de Huser.

  1. Forberger a omis ceci.
  2. Palthenius ajoute : dès qu’il est conçu n’est pas versé.
  3. Forberger dit plantetur (!)
  4. Palthenius traduit : conceptui.
  5. C’est-à-dire un feu.
  6. Dorn ajoute : et au-delà ; et post.
  7. Dorn traduit : existit.