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LIBER PARAMIRUM

plecti, ) les deux sphères, supérieure et inférieure, et les entoure de telle sorte, qu’aucun mortel ni aucune chose périssable et sujette à la dissolution ne peut pénétrer dans le règne externe, qui est placé au delà du ciel que nous voyons. Car aucune chose mortelle et aucune chose immortelle ne peuvent avoir de liaison, ni demeurer ensemble dans un même lieu. Ainsi, le grand monde[1] est donc fermé[2] de telle sorte que rien ne sort au delà de lui-même ; mais tout ce qui est lui demeure en lui, et persiste ainsi uni et enfermé avec lui. Et tel se comporte le grand monde. Or, l’homme est le monde mineur. Celui-ci est également enfermé et environné aussi par une peau, de telle sorte que son sang et sa chair et tout ce qui est l’homme n’est pas en communion avec le grand monde ; c’est-à-dire que ses éléments (internes) ne touchent pas (contingant, )[3] les éléments externes avec la substance, car ainsi l’un eût pu briser[4] l’autre ; c’est pourquoi l’homme[5] a été revêtu de peau ; et l’homme est ainsi afin que les deux mondes soient séparés l’un de l’autre, savoir le grand et le petit, c’est-à-dire le monde et l’homme, afin que ces deux choses diverses et contraires ne se joignent ni ne s’unissent en un seul être. Ainsi le monde demeure entier et intégral (indistractus, ) en son domicile, et il n’est rien, dans sa demeure, qui le trouble (5)

  1. Magnus Mundus, le Macrocosme.
  2. La version de Palthenius ajoute : forinsecus, extérieurement.
  3. La version de Gérard Dorn dit : ne sont pas mélangés.
  4. Palthenius ajoute : être transformé.
  5. La version de Palthenius dit : c’est afin que ceci soit évité.