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PARACELSE

préparent (leur aliment) si subtilement, qu’il n’est pas de chaos aussi limpide (lucidum, ) que celui-ci. C’est pourquoi, si elles sont conduites à leurs séparations, alors leur excrément est tel, qu’il est visible quoique proche de la plus grande subtilité ; mais la nourriture (nutrimentum, ) de ces trois choses est invisible, non pas comme un esprit qui sort par la bouche et qui laisse après lui une vapeur (halitus, ) visible mais non tangible, c’est-à-dire que l’on peut sentir (empfinden) mais qui ne peut être touchée[1]. Cette nourriture est produite encore plus subtile dans le sang, la chair et la moelle ; et tout ce qui reste de grossier (crassum, ) en elle, bien que ceci soit invisible et impalpable, ceci est rendu encore plus clair dans cet estomac où sont la chair, le sang et la moelle ; et tout ce qui est semblable à un corps doit devenir plus subtil en ce lieu ; et ceci est la sueur, laquelle est visible et tangible bien qu’elle eût été tellement subtile intérieurement dans le corps, qu’elle eût été semblable à un chaos[2]. Mais, cependant, dans sa véritable () séparation, laquelle doit le séparer, on y trouvera ce qui est un Chaos semblable[3], duquel nous devons donc dire, et non pas de la nourriture, qu’il est seulement un esprit qui sépare visiblement son excrément[4]. Ainsi, les nourritures de la chair et de la moelle ne sont qu’un esprit sans aucune visibilité et palpabi-

  1. La version de Palthenius a omis cette phrase.
  2. Forberger dit un air.
  3. Palthenius a omis ici une ligne entière de l’original.
  4. Forberger paraphrase fantaisistement : quod nihil aliud quam spiritus est sine omni sensibilitate ; excrementam vere eius est visibile.