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PARACELSE

pents, les lézards et les stellions. Ces animaux sont vraiment, selon eux, parfaits et salubres, mais au point de vue des autres animaux, tous ceux que nous venons de citer sont un pur poison, sauf pour le paon. Sachez donc la raison de cette diversité : c’est que l’Alchimiste de celui-ci est si subtil que l’Alchimiste d’aucun autre animal n’approche de lui, qui sépare d’une façon aussi exquise et aussi pure le vénéneux du salutaire, de telle sorte que cette nourriture est sans danger pour le paon. Et il est parfaitement vrai, d’ailleurs, qu’à chaque animal a été assignée sa nourriture particulière, propre à sa conservation, et outre ceci il lui a été donné aussi un Alchimiste spécial qui la lui sépare. À l’autruche il a été donné un Alchimiste tel qu’il sépare le fer, c’est-à-dire l’excrément, de la nourriture, ce qui n’a été montré possible pour aucun autre. À la salamandre, il a été donné pour nourriture le feu, ou le corps du feu. Pour ceci il lui a été joint un Alchimiste. Pour le porc l’excrément est une nourriture bien que ce soit un poison ; ce pourquoi il a été exclu du corps de l’homme par l’Alchimiste de la nature ; et néanmoins c’est pour cet animal, un aliment, parce que son Alchimiste est beaucoup plus subtil que l’Alchimiste de l’homme. Car l’Alchimiste du porc lui sépare, de l’excrément, cet aliment que l’Alchimiste de l’homme n’a pu séparer. C’est pour cette raison encore que l’excrément du porc n’est mangé par aucun autre animal. Car il n’est pas d’Alchimiste plus subtil que le sien, et qui sépare les aliments d’une façon plus exquise. Ceci doit s’entendre pareillement de beaucoup d’autres que nous omettons à dessein, afin d’abréger notre discours.