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PARACELSE

CHAPITRE VI


Mais quel est le but de ces réflexions ? C’est de vous faire comprendre plus clairement et plus lumineusement tout ce que nous enseignerons et proposerons. C’est par suite de ceci que l’Entité astrale doit être admise par vous. Car il est une certaine chose que l’on ne voit pas, et qui entretient et conserve en vie, non seulement nous-mêmes, mais toutes les choses universellement, qui vivent et sont douées de sentiment. Et cette chose provient (profluit) des astres. Nous l’expliquons ainsi. Le feu qui brûle a besoin d’un combustible, tel que le bois. Sans celui-ci, il n’est pas le feu. Or, considérez que le feu est la vie. Et cependant il ne vit pas sans bois pour l’alimenter. Et remarquez bien ceci. Et quoique ce soit un exemple grossier et vulgaire, il est cependant suffisant pour vous. Le corps est donc analogue au bois. La vie est son feu. Car, en effet, la vie vit du corps. Par contre, il est nécessaire que le corps possède quelque chose qui l’empêche d’être consumé par la vie, mais qui le conserve (perduret)[1] en sa substance. C’est ceci même que nous vous exposons sous le nom d’Entité. Et ceci émane des astres ou du firmament. Vous enseignez, ce qui est vrai, que si l’air n’existait pas, il adviendrait que toutes choses tomberaient à terre, et celles qui auraient la vie en elles, seraient suffoquées et périraient. Mais, par contre, sachez qu’il y a encore une certaine chose qui soutient le corps, et que ce même corps conserve en vie. L’insuffisance ou la mort de cette chose n’est pas

  1. Wesen, qui le fasse vivre.