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DE L’ENTITÉ DES ASTRES

similitude à rien. Ils sont par eux-mêmes extrêmement libres, comme nous le sommes nous-mêmes. Et notez cependant que sans les astres nous ne pouvons vivre. Car le froid et la chaleur, et la digestion des choses dont nous vivons proviennent d’eux-mêmes. Mais non pas l’homme. Et ceux-ci ne font que nous prêter leur aide, et nous n’avons besoin d’eux que comme nous avons besoin de froid, de chaleur, de nourriture, de boisson et d’air. Ils ne sont rien de plus en nous ni nous en eux. Quant à savoir s’ils nous sont semblables ou si nous sommes semblables à eux, ou s’ils ne sont pas comme nous ni nous comme eux, à quoi bon agiter ces disputes et ces propositions prolixes ? C’est ainsi que le Créateur les a formés. Qui sait ce qui se cache dans le firmament ? Et nous ignorons même ce à quoi il peut être utile. Car ni la gloire du Soleil, ni l’art de Mercure, ni la beauté de Vénus, ne nous rendent aucun service (commodare). La clarté seule et le rayon du soleil nous sont utiles puisqu’ils produisent les fruits de la terre et la belle saison dans laquelle croît tout ce qui nous fait vivre. Mais pour conclure ce discours, afin que vous possédiez le principe de cette Parenthèse, faites attention à ceci : Si le fœtus, qui est conçu et né sous des astres et des planètes tout à fait bénéfiques et extrêmement généreux par leur influence, reçoit une nature différente et pleinement contraire, à qui en est la faute ? À celui certainement de qui provient (defluxit, fompt) son sang, comme nous l’enseigne ce que nous savons de Îa génération. Nous jugeons donc semblablement que les astres eux-mêmes n’opèrent rien, mais le sang seul. Si l’heure prescrite à celui-ci pour son action s’assimile aux planètes, néanmoins, cette action ne provient que du sang. Souvent, en