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LIVRE DES PROLOGUES

que quiconque est instruit dans une seule de celles-ci, est suffisamment apte à être médecin en l’une et l’autre médecine, pour toutes les maladies possibles, ainsi il faut donc avoir bien soin ici, non de discourir également sur chacune des cinq cures qu’on peut appliquer aux cinq causes qui apparaissent dans toutes les maladies, mais de décrire complètement cinq genres de traitement (curatio) dont un quelconque, en particulier, concerne toutes les causes des maladies, comme nous le rapporterons plus amplement ensuite.

D’abord, si tu veux être médecin, songe en toi-même que la médecine est double : la médecine Clinique ou Physique, et la médecine Chirurgicale ; (), ce qui ne veut pas dire qu’elles aient, pour cette raison, deux origines ; c’est une division purement spécifique qui porte en elle-même sa raison d’être. Car la Fièvre et la Peste proviennent de la même source et cependant se distinguent fort bien l’une de l’autre. Car, d’une part, cette source (ou cause morbide) se résout en putrescence interne, comme les fièvres qui obligent à garder le lit (clinice) ; d’autre part, elle se termine en peste, c’est-à-dire quitte le centre pour venir occuper la surface externe. Dirige attentivement ton esprit sur ce que je viens de dire, afin que tu possèdes la raison de l’une et de l’autre médecine. Toute affection qui, du centre, vient à la superficie, est de considération physique. Celle qui, au contraire, de la surface externe gagne le centre, doit être attribuée à la chirurgie. Mais remarquez ceci : Tout ce qui, par la sécrétion de la nature, se résout en émonctoires constitués du corps, est entièrement physique, d’après les considérations elles-mêmes. Mais ce qui fait irrup-