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LIBER PARAMIRUM

qui, outre la nature[1], provient de l’autre homme, non celui qui vient du limbe, ceci doit être attentivement examiné par le médecin, de telle sorte qu’il apprenne, de là, à connaître les deux corps, les deux hommes[2], et qu’il s’oppose ensuite aux astronomes qui soumettent le corps aux astres. C’est ce corps, dis-je, qui a été créé de la bouche de Dieu, et non par les astres, afin que l’homme soit éprouvé, dans quelle voie il désire marcher, dans celle du oui ou du non, dans celle du bien ou celle du mal, et quel amour il a en Dieu, et en quoi on peut avoir confiance en lui.

Ainsi donc, l’homme a encore un corps ; et c’est le corps qu’Adam et Ève, dans le Paradis, possédaient parfait avant la manducation de la pomme, et qui était alors intégral (), et comprenait le bien et le mal[3]. D’où il s’ensuit, maintenant, plus de nourriture que la nature ne le comporte, et plus de boisson que la soif ne le demande. Dieu est si bon qu’il place sous nos yeux tout ce que nous demandons ; les vins excellents, les femmes d’une beauté parfaite, les nourritures choisies, la fortune brillante ; de telle sorte que, par ces choses, nous soyons éprouvés, (et

  1. Le premier traducteur latin dit : retournons donc à ce que nous avons dit, touchant ceci, qu’il est hors de la nature que ce mal provienne du corps spirituel, puisque celui-ci repousse la nature.
  2. L’original dit : das er die zween Cörper, leib, menschen, erkenn.
  3. Le premier traducteur latin a lu tout autrement : D’où l’homme a un autre corps, qu’Adam et Ève, lorsqu’ils étaient dans le Paradis, avaient parfait. Parfait était ici l’homme, qui comprit le bien et le mal, mais par la manducation de la pomme, ce corps a été fait immonde.