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PARACELSE

ment, devant le regard de Dieu, telle heure, tel jour[1]. Jour vraiment de misère, dans lequel le ciel et la terre trembleront et s’élèveront (attollentur, ) dans lequel les trompettes réveilleront (suscitabunt, ) les appelés, les morts et les défunts. Mais la Mort est celle qui nous ressuscitera (ressuscitabit, ) et nous rendra[2] ce qu’elle nous a emporté (abstulit, ). Dans cette vie nous nous tiendrons avec notre licteur devant le tribunal dont la terre est la prison et la geôle. Car tous sur cette terre, nous mourons dans les péchés. C’est donc pourquoi nous sommes assignés (adjudicamur, ) à cette prison dans laquelle nous serons détenus jusqu’à ce que vienne le jugement, que tous les hommes captifs doivent attendre. Déjà, en vérité, dans cette invitation de la mort, notre esprit va vers le Seigneur, tandis que le corps va à la terre, qui est la prison du corps seul, mais non de l’esprit. Ainsi l’un et l’autre restent en leur milieu (in sua sede, ) en attendant d’être enfin réunis de nouveau ; en quel temps les trois dites substances[3] seront restituées en leur sang[4] et essence. Mais qu’adviendra-t-il ensuite, en présence de celui qui a créé le corps et l’âme, et qui est caché à tous les hom-

  1. Palthénius a rendu tout autrement ce passage : Et quelle est la plus importante question de cette citation par laquelle l’âme opère sa séparation d’avec le corps sinon : Allez au Jugement, etc.
  2. Ceci est au présent dans le texte allemand.
  3. Sel, Soufre et Mercure.
  4. In ihrem geblüe. Ce mot a embarrassé les traducteurs ; le premier a lu geblut, et a traduit : dans le sang ; le second geblüt, et a traduit : dans la fleur.