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LIBER PARAMIRUM

comme le monde se trouve enfermé en lui, comme dans une goutte ; de même l’homme lui-même s’y trouve, avec tous ses membres, articulations, nature, propriété et essence, tant sains ou mauvais que malades ou bons ; et ainsi, s’il absorbe ceux-ci, il absorbe (nimpt, sumit) son limbe, duquel il est né ; et il s’absorbe lui-même, et le corps moyen (medium corpus, ) l’unit avec ce dont il est composé, dans ce qui lui fait défaut. Et ce composé se trouve (consistit, )[1] dans les autres médecines, comme le Soleil au-dessus de tous les astres. En quoi le Soleil diffère-t-il de la Lure ? Et en quoi la nuit diffère-t-elle du jour ? Seulement parce qu’ils se distinguent, le Soleil par sa lumière, et le jour également par sa lumière. De même le ciel se distingue de la terre, ainsi que toutes les fleurs, racines, gemmes et perles (). De même le médecin doit connaître aussi les différents médicaments, non autrement que s’il séparait les ténèbres de la lumière, le jour de la nuit. Car il convient que le médecin distingue ses médecines entre elles, de la même manière, comme Moïse l’a rapporté dans le livre de la Genèse, que Dieu le Père[2] sépara successivement, un jour ceci, le lendemain autre chose, le surlendemain autre chose encore. Ainsi nous devons penser que nous avons entre nos mains une chose complètement semblable à celle que Dieu a eue, et que nous devons posséder tout à fait la science de séparer et de distinguer le noir du blanc, le clair de l’obscur, c’est-à-dire la médecine de la boue (lutum, ) dans laquelle

  1. Le premier traducteur latin dit : surpasse toutes les médecines, omnes excedit medicinas.
  2. Gott der Vatter. Palthenius, toujours pédant, dit : Iehoua.