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PARACELSE

quels est formé tout l’homme extérieur. Celui-ci étant assemblé et uni, en lui sont assemblés tous les Remèdes, Médicaments et Arcanes ; en lui sont incluses () toutes les puissances. Et ces forces peuvent lutter contre les maladies qui affligent l’homme ; quant à celles qui ne l’affligent pas présentement, leurs arcanes, ou agissent (operantur, ) mufuellement entre eux, ou bien se reposent (quiescunt, ). Il en est de même, pour vous donner un exemple, du bois qui est dans la main de l’artisan. Cet artisan sculpte, d’un même bois, plusieurs centaines de formes, d’images et autres semblables. De même le corps de l’homme produit des maladies par centaines ; et cependant c’est un corps unique, duquel toutes celles-ci sont sculptées. Mais, de même que les images tirées du bois, les unes comme les autres sont brûlées par le feu, et consumées par le même feu, de même, dans le grand composé (in magno composito, composito), elle (la médecine) est également semblable, puisqu’elle épure, à l’instar du feu, et sépare le pur de l’impur. C’est pourquoi les grands composés ( composita) doivent être connus[1]. Mais comme les médecines particulières ou locales ()[2] sont prises et quoique suivant l’ordre prescrit (legitimo ordine, ), cependant leur succès n’est pas exempt de péril.

De même que, dans ce grand composé, se trouve le monde entier, c’est-à-dire le ciel et les vertus de la terre, et tout l’homme du microcosme, c’est-à-dire

  1. Cette phrase est omise dans Palthenius et Bitiskius.
  2. Le premier traducteur latin dit : contrariæ medicinæ ; Palthenius traduit : ambigua remedia.