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LIBER PARAMIRUM

et digère le médicament dans la blessure ; de telie sorte que la chair se forme ; et ainsi la blessure elle-même se comporte à la façon du ventricule. Car, sans ventricule, aucune de ces choses ne pourrait s’accomplir. Mais ceci sera expliqué plus amplement dans la chirurgie. Vous pouvez juger, d’après le même principe, au sujet de toutes les autres maladies, comment il se trouve une science dans le médecin, et une autre dans la Nature du microcosme.

Or, maintenant, il faut comprendre, par ces choses, que l’homme et les choses externes entretiennent entre eux un certain accord ou similitude, de telle sorte qu’ils se conviennent et s’entr’aident (afficiunt ac admittunt)[1]. C’est-à-dire que l’homme doit savoir que, dès qu’il aura perçu clairement (perspexerit ), les natures de ces choses, qui se connaissent et s’admettent mutuellement, alors il possédera la connaissance de l’Anatomie. Puisque, en vérité, l’homme est formé du Limbe, et que le Limbe est le monde tout entier (universus mundus, ) : et d’après ceci il a été établi que toute chose doit s’accorder (admittere, ) avec son semblable. Car, si l’homme n’eût pas été constitué ainsi de cet orbe () et de toutes les parties de celui-ci, alors certainement le petit monde (ou microcosme) n’eût point existé ni n’eût été capable (capax, ) de recevoir toutes les choses qui eussent été faites dans le grand monde. C’est pourquoi il résulte de ceci, que tout ce qu’il mange et consomme de celui-ci, est vraiment lui-même. Car, puisque celui-ci

  1. La première traduction dit : amplectantur ; ceci répond mieux à l’original allemand : dass sie einandern annehmmen, ils s’entrelacent l’un l’autre.