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PARACELSE

tes, autant de sens différents, de sorte que, par une certaine force, ils brisent les limites qui leur ont été constituées[1]. Or, vraiment, puisque rien des créatures charnelles ne doit être éternel, il est donc nécessaire que celles-ci soient séparées et isolées en autant de manières qu’elles ont de qualités, de vertus et d’opérations multiples. Et, de même que s’affaiblit un royaume, ainsi la santé s’affaiblit également. Et c’est pourquoi il faut savoir que la bonté et la perfection d’une chose quelconque égalent celles des autres. Ainsi l’escarboucle n’est pas meilleure que la pierre ponce[2], et le sapin n’est pas inférieur au cyprès. La lumière de la nature réprouve ceci. Celui qui a fait l’or plus précieux que l’argent, c’est l’avarice qui l’y a poussé. Car il n’a pas été donné un moindre don à l’argent qu’à l’or. C’est pourquoi ce n’est pas par la sapience de la nature, mais par la fantaisie des hommes qu’ils ont été considérés ainsi.

Or, si la mort voit l’imminente dissolution du royaume, elle l’envahit, non autrement qu’un royaume qui doit tomber parvient en des mains étrangères. Ainsi, si ces trois substances rompent leur union ou concorde, alors la mort se tient tout proche, et aussitôt par son industrie, d’heure en heure et de jour en jour, les attaque et les dompte, jusqu’à ce qu’elle triomphe de chaque substance, l’une après l’autre et qu’elle occupe le tout, d’où elle ne peut ensuite être chassée par aucun moyen. Si ceci n’a pas lieu, et que

  1. En marge : La contrariété des principes du corps est funeste.
  2. Palthenius donne : pumex.Le texte allemand dit Dufftstein pour Duckstein, que le premier traducteur latin a mieux rendu par tophum, tuf.