Page:Œuvres de Paracelse, trad. Grillot de Givry, tome I, 1913.djvu/257

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
221
LIBER PARAMIRUM

que chacune a son office, en vue de contribuer à compléter le corps (ad corpus complendum, ).

Ensuite, apprenez quel est l’office de chacune (de ces trois substances). Par le Soufre, le corps opère sa croissance, c’est-à-dire que tout le corps est soufre, et un soufre tellement subtil qu’il est consumé par le feu invisiblement. Car les soufres sont nombreux (plura sunt ). Le sang est un soufre ; la chair en est un autre ; les parties nobles (partes principes, ) un autre également ; la moëlle en est un autre, et ainsi de suite. Et ceci est le soufre volatil. Les os qui, eux-mêmes aussi, sont de diverses sortes, sont des soufres ; mais ceci appartient au soufre fixe. Et, dans la séparation faite par la science, chaque soufre est retrouvé tel qu’il est. Puis la congélation[1] du corps a lieu par le Sel ; c’est-à-dire que, sans le sel, rien n’eût paru tangible. Car c’est par le sel que le diamant possède sa dureté, de même que ie fer ; c’est par lui que le plomb, ainsi que l’albâtre, possèdent leur mollesse, etc. Toute congélation ou coagulation a lieu par le sel. C’est pourquoi il existe un sel dans les os, un autre dans le sang, un autre dans la chair, un autre dans le cerveau, et ainsi dans les autres. Car, autant il y a de soufres, autant il y a de sels. Le troisième principe est le Mercure ; et celui-ci est la Liqueur. Tous les corps ont leurs liqueurs dans lesquelles ils consistent (), de telle sorte que le sang possède une liqueur, la chair, une autre, les os, une autre encore, la moëlle, une autre également. Donc ils ont leur mercure. Et cepen-

  1. C’est-à-dire l’agglutination.