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PARACELSE

vie lui vient ensuite par un grand cri[1], ce qui est bien plus que d’obtenir la vue. Assurément ce n’est pas le Lion seul qui possède ce privilège, mais plusieurs autres encore, que nous ne connaissons pas ou n’avons pas découverts encore. Dans tout ceci, la nature nous représente combien de choses nous font encore défaut dans les secrets de la nature. C’est donc injustement que nous nous enorgueillissons tant avec nos parures, puisque nous n’atteindrons jamais ces limites que nous croyons avoir franchies depuis longtemps. Le jour de notre jubilation est un jour de misère et de grande amertume[2]. Car ici ce n’est même pas le commencement. Je me tais sur les secreis de la nature. Et celui qui parle de ceux-ci, ils l’accueillent à coups de sifflet. Et cependant leurs livres sont de pures sottises, qu’ils écrivent et publient. Vos œuvres témoignent que votre doctrine n’est rien du tout. Emparez-vous vraiment de la clef de la sapience (), c’est-à-dire de la science ; vous n’entrerez pas, néanmoins, dans ses profondeurs cachées (penetralia, ). Car c’est de cette manière que doivent être comprises les choses qui sont nécessaires au médecin, comme ceci a été successivement annoncé dans tous les chapitres, et a été fort bien établi () dans la nature des

  1. Le second traducteur latin ajoute parentis, du père. Nous ne croyons pas que cette histoire ait été rapportée par Pline, ni par Aristote ; par contre, on la trouve dans plusieurs écrivains du moyen-âge, tels que Saint Isidore de Séville (Etymologicon, Liber XII, cap II), Sainte Hildegarde (Physica, Lib. VII, cap. III), et dans le Supplément à Hugues de St-Victor, par Hugo de Foliéto (De Bestiis et aliis rebus, liber. II, cap. I).
  2. Dies miseriae et amara valde, paroles tirées de l’absoute dans l’office des morts.