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LIBER PARAMIRUM

inhabile à guérir la lèpre ne comprend pas la puissance de la médecine. Celui qui ne restitue pas les boiteux sur leurs pieds, celui-là est appelé à tort médecin, et ainsi de suite pour les autres maladies. Demeurez donc persuadés que le médecin a été institué par Dieu, non seulement à cause du catharre, du mal de tête, des abcès et des maux de dents, mais plutôt pour la Lèpre, l’Apoplexie, l’Épilepsie et autres maladies, sans en excepter aucune. Si nous ne pouvons guérir celles-ci, alors l’art et la sapience nous font défaut, qui, cependant, sont exigés comme nécessaires ici. Sans la bénédiction de Dieu, rien ne réussit. Car vraiment tout ce qui est sur terre est médecine. Mais ce qui doit pénétrer ou toucher les nerfs (suivant ce qu’ils disent), ceci fait défaut ; c’est à-dire qu’ils ont progressé jusqu’à la moisson de la guérison ; mais les moissonneurs ne sont jamais venus. Si les moissonneurs de la vraie médecine viennent sans que la fausse et sophistique s’oppose en concurrente, alors nous purifierons les lépreux, nous restituerons les aveugles à la vue, etc. Car la vertu de toute celle-ci est dans la terre et s’accroît. L’ambition et la jactance de la sophistique ne laissent pas éclater les mystères de la nature et les magnificences de Dieu. Ils jugent la médecine telle qu’ils sont eux-mêmes ; et une seule drachme[1] équivaut à beaucoup de leur science et de leur probité. Ils voilent leur insuffisance par cette réponse : Cette maladie est incurable. Ce par quoi ils manifestent non seulement leur stupidité, mais leur mensonge. Car Dieu n’a jamais envoyé aucune maladie dont il n’ait

  1. La Drachme, appelée plus tard gros, valait 72 grains, ou 3 scrupules, c’est-à-dire la huitième partie de l’once.