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LIBER PARAMIRUM

mer ensuite ma proposition, savoir que tout homme possède extérieurement (foris, ) son anatomie, laquelle doit être nécessairement connue du médecin ; et celui-ci doit se former sa science, de telle sorte qu’il puisse, par elle, pénétrer jusqu’à la connaissance des trois substances, et quelles elles sont. Car ainsi on déduit ensuite de ce corps, le Régime et la Diète, ce qui est une nouvelle occasion de décrire les maladies de l’excès de nourriture ou satiété, de l’immodération, ou de la mauvaise qualité des aliments, qui ne conviennent pas à notre corps. Et bien qu’il soit constant que notre ventricule transmue, en lui-même, en notre substance, tout ce qui est ingéré en nous ; néanmoins la demande[1] ne concerne que le pain et rien de plus, bien que toutes choses nous conviennent et nous soient soumises. En effet, plus une chose est voisine du pain, plus elle est salubre au corps ; c’est un principe établi en toutes choses. Ainsi nous nous renouvelons et nous rajeunissons. Et c’est selon que nous rejetons la semence de l’aliment, que nous moissonnons. Et du corps de la justice, nous avons vraiment, et nous retenons une maladie. Bien que la justice n’engendre pas de maladies, non plus que le pain, pour lequel nous prions. C’est ainsi que Saint-Jean-Baptiste et quelques autres ont vécu, pour cette raison, sans maladies. De même que l’on commet des excès au sujet du pain, on en use de ia sorte au sujet du don de la justice, à tel-point que de l’une et de l’autre part, un excès de manière et d’ordre est commis, duquel naissent ensuite les maladies et autres choses semblables, desquelles nous ne serions jamais affligés si nous vivions selon la loi et

  1. De l’Oraison Dominicale.