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PARACELSE

nouvelle est introduite par la transmutation dans l’homme, après la première vie moyenne, et quel est le sang en elle, et de quelle manière s’y trouvent le Soufre, le Mercure et le Sel ; et qui, suivant l’état du Soufre, du Sel et du Mercure, conclut de l’état du cœur ; et de même du cerveau, et de tous les autres membres du corps entier. Ceci est la vraie et authentique (genuina, ) anatomie. Et ceci est la base du commencement ; c’est ainsi qu’il faut que naisse le médecin. Cependant cette nativité est dure (dura, ) à comprendre ; et ce discours est dur à entendre pour ceux qui ne veulent pas répudier leurs fantaisies, qui ont confiance dans leur cerveau et non dans la voie même de la vérité. Ainsi il est absolument nécessaire que nous soyons élevés et que nous vivions dans les arts ; autrement qui donc croira en nous et aura confiance comme en un homme ? Telle est la découverte (inventio, ) de la matière première. Celle-ci est la matière qui nous indique la maladie. Elle doit être connue de nous à fond. Ceci fait alors que nous pouvons connaître l’anatomie transmuée, de la manière la plus facile.

Mais, en outre, une autre anatomie est encore suivie. C’est celle des maladies, comme nous l’avons dit souvent. Il est donc superflu de l’exposer ici. Donc trois anatomies doivent être reconnues dans l’homme. La première est locale. Celle-ci indique l’effigie de l’homme, sa proportion et sa nature, et tout ce qui se rapporte à celles-ci. L’autre montre le soufre vif, le mercure volatil, et le sel âcre, dans chaque membre. La troisième enseigne comment la mort introduit une nouvelle anatomie (celle-ci est l’anatomie de la mort), et par quelle nature et effigie elle est introduite. Car ceci est l’indice, donné par la