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LIBER PARAMIRUM

de nous arrêter, de marcher, de nous mouvoir, etc. Mais toutes ces choses sont effacées toutes ensemble par la première éponge venue. Donc nous devons savoir, par dessus tout, que nous ne devons pas être séduits par la vie, avec tout ce qui s’y rapporte. Car ce peintre est très habile, qui a revêtu de couleurs ces trois substances, de telle sorte que, dans l’une elles paraissent peintes comme le Soleil ; dans l’autre comme la Lune ; dans une troisième, comme Vénus, etc., etc. Celui-ci est blanc ; celui-là brun ; un autre est coloré d’une autre manière. Et ceci est le suprême magistère du peintre qui a orné ses statues si artistiquement. Cependant, de toutes ces choses, tu ne peux rien saisir. Ce sont seulement des couleurs et des pigments, non pas délayés avec de l’huile ou de la colle, mais légers comme de l’ombre ou de l’air. Cependant il est réel que celles-ci doivent paraître telles que des couleurs dans l’homme lui-même. Mais elles sont effacées (illinuntur, ) par la mort. Car la mort a aussi ses pigments (couleurs). Si elle envahit (le corps) et s’y établit, alors la vie lui cède la place, et alors ces pigments apparaissent. Qu’indiquent ceux-ci ? La mort et ses maladies. Ces deux couleurs[1] sont évidemment nécessaires à connaître ; mais elles ne t’apportent aucune connaissance utile pour la maladie. Car elles sont seulement des signes. Et la nature des signes, en vérité, est fausse et incertaine, comme la parole qui s’échappe de la langue, soit sérieusement, soit joyeusement. Puisque ces couleurs sont inhérentes à ces choses, tu ne dois pas juger qu’elles puissent t’être soumises. Car ni le ciel, ni la terre ne sont avec toi. Ceci est au-dessus

  1. Celle de la vie et celle de la mort.