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PARACELSE

l’art, c’est-à-dire dans l’art de la séparation, d’où ensuite la substance s’offre réellement aux yeux. C’est l’art susdit qui accorde la connaissance de ces trois principes ; et il n’est pas d’autre condition pour toutes choses.

Si nous voulons maintenant parler des propriétés et de la nature de ces trois principes, il faut envisager ainsi la question : La nature () est placée (sita, ) dans le mercure, et dans le soufre, et dans le sel, soit bonne, soit mauvaise, soit saine, soit malade. Car toute substance, quelle qu’elle soit, possède sa nature caractéristique (). Si, maintenant, le mélange de ces trois principes a lieu dans un seul corps, alors les natures se manifestent sous une seule forme, et cependant elles doivent être placées (poni, ) chacune dans sa substance et non dans la substance commune. Car les natures sont bonnes. Si elles ne sont pas favorables, la maladie paraît. De là tu pourras donc savoir quelle partie de la substance se sépare. Car la séparation de l’une est l’accession de l’autre. Autant de maladies (ou bien autant de natures) () autant de nombre de maladies[1]. Pour parler de ces natures, nous avons besoin de connaître la matière première. Puisque vraiment la première matière du monde a été Fiat, qui s’efforcera d’expliquer ce fiat ? Cependant nous avons quelque chose de connu de celui-ci, par le feu de Vulcain, par lequel nous pouvons faire connaître ces trois premières substan-

  1. So viel der zaal der Kranckeiten. L’ensemble de cette phrase est un peu obscur ; le traducteur latin des œuvres complètes a laissé subsister toute l’obscurité ; Celui de l’édition partielle de Bâle, 1570, a substitué une périphrase fantaisiste.