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PARACELSE

le prépare à posséder l’œil médical. Ainsi donc sont trouvées trois choses, ni plus, ni moins, séparées chacune l’une de l’autre. Il faut remarquer, au sujet de ces trois principes, que toutes choses les contiennent d’égale manière. S’ils ne s’offrent pas immédiatement à la vue, d’une façon uniforme, néanmoins ils se révèlent sous l’influence de l’art qui les isole (redigit, ) et les rend visibles. Ce qui brûle est le soufre. Tout ce qui entre en combustion est soufre[1]. Ce qui s’élève en fumée (fumant, ) est mercure. Rien n’est sublimé hormis le seul mercure. Ce qui se résout en cendres est le sel. Rien ne se réduit en cendres si ce n’est le sel. Ce qui est la cendre est la substance, c’est-à-dire 1a partie de laquelle le bois est constitué. Et bien qu’elle soit la dernière et non la première matière, elle témoigne (testatur, ) cependant de la première matière, dont elle est la dernière lorsqu’elle est unie au corps vivant. Bien que, dans le corps vivant, rien n’apparaisse sinon ce que voit le vulgaire, cependant la séparation montre les substances. Je ne parie pas maintenant ici de la matière première, puisque je traite de la médecine et non de la philosophie. Comme nous l’avons dit pour le sel, apprenez ici, au sujet de la fumée, que celle-ci atteste l’existence du mercure, qui, par le feu, est volatilisé et sublimé. Et bien que la matière première de celui-ci ne soit pas visible ici, néanmoins l’ultime matière de la première est néanmoins visible[2]. Ainsi le mercure est une

  1. Littéralement : Hormis le soufre, rien ne brûle, præter Sulphur nihil flagrat.
  2. La phrase étant obscure nécessite l’explication suivante : c’est-à-dire ; le mercure n’est pas visible ici, à l’état isolé ; il