Page:Œuvres de Paracelse, trad. Grillot de Givry, tome I, 1913.djvu/195

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
159
LIBER PARAMIRUM

dois considérer l’homme comme revêtu d’une forme semblable. Si tu vois les os de celui-ci, tu vois comme un rustre. Si tu considères, au contraire, séparément le Soufre de ceiui-ci et séparément le Mercure ; séparément aussi le Sel, alors tu sais scruter ce qu’est un os ; et s’il est malade, tu connais quelle altération il a, et pour quelle raison et comment il souffre. Si donc la vue des apparences extérieures appartient aux paysans, la vision (contuitio, ) des choses intérieures, qui est le secret, appartient aux médecins. Alors s’il est nécessaire de rendre ces choses visibles, et que la médecine soit défectueuse relativement à ce mode de vision, eh bien ! il faut amener la nature à se dévoiler et à se montrer elle-même. Considérez donc dans quelle ultime matière ces choses se résolvent, et en combien de genres. Or, vous trouverez ces trois substances elles-mêmes, séparées l’une de l’autre en autant de genres. Or, ce que ne peut guérir le rustre, le médecin le guérit cependant. L’expérimentateur néglige ceci, mais non pas le médecin. Ceci importe peu à l’imposteur (erro, ) mais beaucoup au médecin. Car, avant toutes choses, il faut connaître ces trois substances et toutes leurs propriétés, dans le macrocosme (in magno mundo, ). Et alors il les trouvera dans l’homme (microcosme) absolument semblables. Et ainsi il comprend ce qu’il tient en ses mains et connaît ce à quoi il commande. Afin que vous compreniez mieux, reprenez l’exemple du bois. Celui-ci est un corps par lui-même. Brûlez-le. Ce qui brûlera, c’est le soufre ; ce qui s’exhale en fumée est le mercure ; ce qui reste en cendres est le sel. Cet embrasement confond l’entendement du rustre, mais donne au médecin un principe initial et