pendant celle-ci est apte à renfermer les choses que l’on place en elle, c’est-à-dire les trésors de nos mains. De même, ce brillant génie est complètement sans aucune expérience, sans art, sans science médicale. Et vraiment, ce que nous apprenons et expérimentons, nous l’enfermons en lui et l’en retirons en temps opportun. Mais examinez maintenant ces deux exemples, afin que vous puissiez ainsi mieux observer ce qu’est un médecin. Voici le premier. Considérez le verrier ; de qui a-t-il reçu son art ? Non pas de lui-même, en vérité, parce que sa propre raison ne peut le pénétrer. Mais après qu’il a eu pris la matière de l’art, il l’a jetée dans le feu ; et alors la lumière de la nature lui a fait paraître le verre. C’est la cassette (cista, ) dans laquelle cet art est conservé. Il en est de même du médecin. Donnons maintenant l’autre exemple. Le charpentier qui construit une maison peut trouver cet art par la seule impulsion de son initiative raisonnée (sapientia, ) s’il a une hache et du bois favorable à son travail. Il n’en est pas de même du médecin. Car, bien qu’il ait et le malade et les médicaments, cependant il est privé de la science et de la connaissance des causes. S’il possède, au contraire, cette hache et ce bois, alors il peut vraiment être médecin. C’est pourquoi il est nécessaire qu’il soit d’abord un artisan (faber, ) qui puisse préparer la hache. En-Suite son talent personnel lui viendra en aide pour lui apprendre à s’en servir. Pareillement, l’excellence du génie est la cassette qui renferme toute la pharmacopée et la science elle-même. Mais c’est par le feu que paraît le trésor renfermé en elle. C’est pourquoi, de même que le verrier a appris l’art de faire le verre par le feu, tandis qu’avant de l’avoir fait il
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PARACELSE
