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LIBER PARAMIRUM

rien rechercher dans sa sapience, mais dans la seule lumière de la nature ; et ensuite il doit déposer cette doctrine dans la cassette[1] de la mémoire. Et même le médecin, avec ses œuvres, est digne d’être regardé ; car la nature elle-même est manifeste, rien n’étant caché. Il est nécessaire aussi que les causes de la santé et de la maladie soient très visibles, et que rien d’obscur ne subsiste. C’est pourquoi le feu est nommé tout d’abord, dans lequel ont été dissoutes les choses qui étaient cachées, afin qu’elles deviennent visibles. C’est de cette visibilité (aspectu, (sic) ) que naît la science de la médecine. Car celle-ci en témoigne. C’est pourquoi le médecin est médecin par la médecine, et non sans elle ; c’est parce qu’elle lui est antérieure qu’il existe par elle et non autrement ; il est donc nécessaire qu’il considère et étudie ce qui l’a constitué lui-même, et non ce qu’il a tiré de sa propre imagination. Ainsi, dans la nature de la médecine, ont été établis la sapience, l’art théorique, pratique, etc., du médecin, et ils n’ont pas été placés dans le médecin lui-même. Par eux peut être suffisamment refuté comme erreur tout ce qui n’est pas trouvé dans la nature, mais seu- {lement proposé et stabilisé d’après l’opinion préconçue. Car c’est dans le feu qu’est le maître (prœceptor, ) et non dans le disciple. Mais voici qui est encore plus intelligible. Il n’est rien, à l’intérieur de l’homme, qui le fasse médecin lui-même, quoiqu’il ait un génie brillant. Car il n’est rien en lui qui appartienne à l’art, mais il est vide à l’instar d’une corbeille vide, élégamment tressée. Ce-

  1. Zell. Le latin dit condum (?) probablement pour conditum (?).