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Introduction

Les livres, comme les hommes, ont leur destinée.

Les uns font les délices des gens qui passent, recueillent l’approbation de leur siècle et connaissent la gloire d’un triomphe rapide.

Ceux-ci ont reçu leur récompense.

La génération du lendemain les délaisse et les abandonne pour jamais, avec la considération qui leur est due, dans la poudre des bibliothèques.

Les autres, censurés à leur apparition, critiqués avec partialité, honnis avec injustice, semblent dormir. On les oublie.

Ils se relèvent soudain et ressuscitent.

Telles sont les Œuvres de Paracelse.

Aprement discutées lors de leur publication, puis méprisées pendant plusieurs siècles, elles donnent, ici, la preuve la plus évidente de leur vitalité, en réapparaissant en une édition par laquelle elles reçoivent une consécration définitive.

Guy Patin écrivait au xviie siècle : « Avez-vous oui dire que le Paracelse s’imprime à Genève en quatre volumes in-folio ? Quelle honte qu’un si méchant livre trouve des presses et des ouvriers ! »

Aujourd’hui, Paracelse trouve un traducteur, et, qui plus est, des admirateurs et des disciples, parmi toute une élite intellectuelle qui attend, avide et inquiète, cette version longtemps réclamée ?