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LIBER PARAMIRUM

notre quatrième livre païen. Ajoutez qu’eux-mêmes nient ce que nous démontrons. Cependant, où les nerfs et la moëlle feront défaut, ce n’est pas avec ces paroles que nous combattrons. Car le bavardage provient d’une bouche ignorante (ex nuda bucca, )[1]. S’il avait Dieu pour auteur, nous épargnerions la perte de notre papier et nous nous rallierions à leurs écrits.

Cependant il est un point que nous pouvons comprendre les uns et les autres : La cognition de’cette Entité ne provient nullement de la foi chrétienne. Car pour nous elle est païenne. Mais elle n’est pas, cependant, contre la foi dans laquelle nous expirons, nous autres Chrétiens. Sachez donc ici, vous-mêmes, qu’en aucune manière vous ne devez comprendre une Entité quelconque parmi les esprits, comme si vous disiez que tous les mauvais Démons (Cacodæmones, ) en sont une. Car vous parlez alors sans raison ; et votre discours, que le diable lui-même vous inspire, est totalement vain. Remarquez que, dans cette Entité spirituelle, ne se trouvent ni le diable ni aucun de ses ouvrages (effectus), ni aucune de ses conspirations. Car le diable n’est pas un esprit. Ni l’ange n’est un esprit non plus. Car l’esprit est ce qui est engendré par nos cogitations, sans matière, dans le corps vivant. Ce qui naît de notre mort, c’est l’âme. (Quod ab obitu nostro nascitur id anima est, .

  1. Littéralement : d’un museau.