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DE L’ENTITÉ NATURELLE

soin d’aucune chose étrangère, parce que quatre esprits existent, dans le corps, que le corps fortifie et nourrit. Mais ce qui ajoute encore à la sustentation du corps () c’est, comme vous le remarquerez, qu’il existe une chose qui soutient et protège le firmament, de même que ceci aide cela, ce que nous voyons exister en eux. Qu’il soit vraiment de notre devoir de rechercher quelle forme et quelle apparence cette chose revêt dans ses manifestations extérieures, de ceci nous ne tirons nulle gloire. Recevez cependant nos paroles, comme l’homme lui-même est contraint, par un semblable lien, d’accepter un aliment extérieur tel que le sort le lui donne. Mais cet aliment appartient uniquement au corps, comme le fumier à la terre. Ce n’est pas de lui que naït le fruit ; il n’accroit pas non plus la semence de celui-ci ; il n’a d’autre action que celle de fortifier la substance du corps et de la rendre prolifique, ce que le fumier fait au champ. Car hormis ceci, il n’a pas d’autre action. Il donne la nourriture à l’hamme comme s’il était son fumier. Car ni la vie, ni l’intellect, ni l’esprit, ni aucune autre chose de ce genre n’ont leur principe dans la nourriture ou la boisson, et même ne peuvent en être ni améliorés ni détériorés. Donc la nourriture se comporte, dans le corps, comme le fumier dans le champ. Le fumier chauffe et engraisse le champ d’une façon mystérieuse. La nourriture produit le même effet dans le corps (suivant le mode qui convient à celui-ci) ; mais elle n’a nulle action sur les choses qui sont dans le corps. Que ceci vous serve donc d’introduction pour comprendre les chapitres suivants, afin que vous sachiez que nous plaçons l’homme dans le firmament de son corps et dans sa