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C’en est trop, dirent-ils, vengeons-nous, vengeons-nous ;
Il faut nous défaire d’un traître.
La rage à cet instant vient s’offrir devant eux :
Qu’un de vous aujourd’hui, dit-elle, me reçoive ;
Sans qu’on s’en apperçoive,
Je punirai cet orgueilleux.
Citron, sans tarder davantage,
Ouvre toute son ame à la cruelle rage.
D’abord ce chien adroit
Parcourut le village,
Puis vint prendre Cochon par un vilain endroit,
Et l’envoya là-bas tout droit.

MIMY.

La fortune pour nous devient donc favorable.
Ce chien, ce rival redoutable,
Pour qui nos tendres soins ont été négligés,
A subi des destins l’arrêt irrévocable ;
Mais peut-être les maux dont l’amour nous accable
N’en seront pas plus soulagés.
Grisette pleurera ses plaisirs dérangés.
Quand on aime, est-ce un avantage
De voir du fier objet à qui l’on rend hommage
Les beaux yeux toujours affligés ?

CHŒUR DE CHATS.

Miaou, miaou, nous sommes tous vengés.