mais à titre de qualités perſonnelles & nées avec lui ; enfin il fit honneur à ſa naiſſance, à ſon état & à l’Académie. Les louanges que je donne à votre Prédéceſſeur, Monſieur, ſont d’autant moins ſuspectes, que je ſuis peut-être de tous les Académiciens, celui qui a le moins profité du bonheur de l’avoir pour Confrère.
Puiſque nos uſages, Monſieur[1], & la fatalité de mon miniſtère me forcent, pour ainſi dire, de rendre aujourd’hui les derniers devoirs au mort que vous remplacez, & que d’ailleurs il eſt naturel d’entretenir de nos pertes ceux que nous avons choiſis pour les réparer, je viens à M. l’Abbé Gédoyn. Si le genre de vie qu’il avoit embraſſé, ne lui permit point de ſe dévouer au ſervice de l’État, ainſi que ſes ancêtres, il n’en fut pas moins utile à ſa Patrie, par le déſir ardent qu’il avoit pour l’accroiſſement des Lettres, auquel il contribua ſi long-temps lui-même. Son aſſiduité parmi nous, ſon attachement pour la Compagnie, non-ſeulement nous le rendirent infiniment cher, mais lui avoient gagné toute notre confiance ; & nous regretterons toujours cette aimable franchiſe avec laquelle il nous diſoit ſi ſouvent & ſi bien nos vérités ; talent déſirable dans la ſociété, mais quelquefois dangereux, à moins qu’il ne ſoit ſoutenu par les qualités qui brilloient dans Monſieur l’Abbé Gédoyn ; beaucoup de probité, beaucoup d’eſprit, beaucoup d’érudition, & un grand uſage du monde. Je ne dirai rien de ſes Ouvrages,
- ↑ A M. l’Abbé de Bernis.