La mort nous a ravi Marius & Sylla,
Qu’ils revivent en toi, règnes, Catilina ?
Probus, ne tentez point une indigne victoire,
Les crimes du Sénat ne ſouillent point ma gloire ;
Je frémis comme vous de tout ce que j’y vois,
De l’abus du pouvoir, & du mépris des loix :
J’admire en vous ſur-tout cette ame bienfaiſante,
Que l’approche des Dieux rend ſi compatiſſante.
Mais parmi tant d’objets cités pour m’émouvoir,
Vous en oubliez un.
Quel eſt-il ?
A combien de déſirs il faut que l’on s’arrache,
Si l’on veut conſerver une vertu ſans tache !
L’outrage n’eſt ſuivi d’aucun reſſentiment,
Dès que le bien public s’oppoſe au châtiment ;
Ses intérêts ſacrés ſont notre loi ſuprême,
Et s’immoler pour eux, c’eſt vivre pour ſoi-même.
Conſidérez ce temple orné de mes ayeux,
Que Rome a cru devoir placer parmi vos Dieux :
Le ſang qu’ils prodiguoient pour cette auguſte mère,
N’a laiſſé dans ſon ſein qu’un fils qui la révère ;