Et qui peut vous forcer d’abandonner le trône ?
Eh bien ! Régnez, mon fils… c’eſt le ciel qui l’ordonne…
Le ciel lui-même, hélas ! Le garant de ma foi,
Le ciel m’ordonnerait de détrôner mon roi !
De tout ce que j’entends que ma frayeur redouble !
Ah ! Par pitié, ſeigneur, éclairciſſez mon trouble ;
Diſſipez les horreurs d’un ſi triſte entretien :
Eſt-il dans votre cœur des ſecrets pour le mien ?
Parlez, ne craignez point d’augmenter mes alarmes ;
C’eſt trop ſe taire… ah ciel ! Je vois couler vos larmes !
Vous me cachez en vain ces pleurs que j’ai ſurpris.
Dieux ! Que m’annoncez-vous ? Ah ſeigneur !…
Voyez où me réduit la colère céleſte…
Sophronyme, fuyons cet entretien funeſte…
Où fuyez-vous, ſeigneur ?
Mon fils ; vous n’en ſaurez que trop tôt le ſecret.