Laiſſe au ſang de Minos Phèdre & le labyrinthe,
Au mien ſa pureté ſans tache & ſans atteinte.
Madame, quel tranſport ! Qu’entends-je ! Et quel diſcours !
Quoi ! Vous vous reprochez de coupables amours !
Tout reproche à mon cœur le feu qui me dévore ;
Je reſpire un amour que ma raiſon abhorre.
De mon père en ces lieux j’oſe trahir le ſang ;
De mon père immolé je viens rouvrir le flanc ;
À la main des bourreaux je joins ma main ſanglante ;
Enfin, ce cœur ſi fier brûle pour Idamante.
Vainqueur de votre père…
Sut ſans aucun effort ſe ſoumettre mon cœur.
Je me défiais peu de la main qui m’enchaîne,
Ayant tant de ſujets de vengeance & de haine ;
Ni qu’Idamante en dût interrompre le cours,
Avec tant de raiſon de le haïr toujours ;
Comptant ſur ma douleur, ma fierté, ma colère,
Et, pour tout dire enfin, ſur le ſang de mon père ;
Et mon père en mes bras ne faiſait qu’expirer,