Ou ſon frère n’eſt plus, ou le cruel la fuit.
Ah ! Donnez-moi la mort, ou me rendez Oreſte ;
Rendez-moi, par pitié, le ſeul bien qui me reſte.
Eh bien ! Il vit encore ; il eſt même en ces lieux.
Gardez-vous cependant…
Oreſte, ſe peut-il qu’Électre te revoie ?
Montrez-le-moi, duſſé-je en expirer de joie.
Mais, hélas ! N’eſt-ce point lui-même que je vois ?
C’eſt Oreſte, c’eſt lui, c’eſt mon frère & mon roi.
Aux tranſports qu’en mon cœur ſon aſpect a fait naître,
Ah ! Comment ſi longtemps l’ai-je pu méconnaître ?…
Je vous revois enfin, cher objet de mes vœux !
Moments tant ſouhaités ! Ô jour trois fois heureux !…
Vous vous attendriſſez ; je vois couler vos larmes.
Ah ſeigneur ! Que ces pleurs pour Électre ont de charmes !
Que ces traits, ces regards, pour elle ont de douceur !
C’eſt donc vous que j’embraſſe, ô mon frère !
Mon amitié trahit un important myſtère.
Mais, hélas ! Que ne peut Électre ſur ſon frère ?