Page:Œuvres de M. de Crébillon, tome premier, 1750.djvu/237

Cette page n’a pas encore été corrigée

D’Iphianaſſe enfin ſi je deviens l’époux,
Je puis dans ſes malheurs lui faire un ſort plus doux.
D’ailleurs, un roi puiſſant m’offre ſon alliance :
Je n’ai, pour l’obtenir, dignité ni naiſſance.
755Que me ſert ma valeur étant ce que je ſuis,
Si ce n’eſt pour jouir d’un ſort… Lâche ! pourſuis.
Je ne m’étonne plus ſi les dieux te puniſſent,
À ton fatal aſpect ſi les autels frémiſſent.
Ah ! Ceſſe ſur l’amour d’excuſer le devoir :
760Pour être vertueux, on n’a qu’à le vouloir :
D’Électre, en ce moment, faible cœur, cours l’apprendre.
Qu’attends-tu ? Que l’amour vienne encor te ſurprendre ?
Qu’un feu…


S C È N E   II
Électre, Tydée.
T Y D É E à lui-même.

Qu’un feu…Mais quel objet ſe préſente à mes yeux ?
Dieux ! Quels triſtes accents font retentir ces lieux !
765C’eſt une eſclave en pleurs ; hélas ! Qu’elle a de charmes !
Que mon âme en ſecret s’attendrit à ſes larmes !
Que je me ſens touché de ſes gémiſſements !
Ah ! Que les malheureux éprouvent de tourments !

É L E C T R E à part.

Dieux puiſſants, qui l’avez ſi longtemps pourſuivie,
770Épargnez-vous encore une mourante vie ?