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S C È N E   X.
Iphianaſſe, Mélite.
I P H I A N A S S E.

Mélite, plût au ciel qu’en proie à tant d’ennuis
Un ſonge ſeul eut part à l’état où je ſuis !
Plût au ciel que le ſort, dont la rigueur m’outrage,
N’eût fait que menacer !

M É L I T E.

N’eût fait que menacer !Madame, quel langage !
335Quel malheur de vos jours a troublé la douceur,
Et la conſtante paix que goûtait votre cœur ?

I P H I A N A S S E.

Tes ſoins n’ont pas toujours conduit Iphianaſſe ;
Et ce calme ſi doux a bien changé de face.
Quelques jours malheureux, écoulés ſans te voir,
340D’un cœur qui s’ouvre à toi font tout le déſespoir.

M É L I T E.

À finir nos malheurs, quoi ! Lorſque tout conſpire,
Qu’un roi jeune & puiſſant à votre hymen aſpire,
Votre cœur déſolé ſe conſume en regrets !
Quels ſont vos déplaiſirs ? Ou quels ſont vos ſouhaits ?