D’où vient, à mon abord, le trouble où je vous vois ?
Ne craignez rien, les dieux ont fléchi votre roi.
Ce n’eſt plus ce cruel guidé par ſa vengeance ;
Et le ciel dans ſon cœur a pris votre défenſe.
Ne crains rien pour des jours par ma rage proſcrits.
Gardes, éloignez-vous.
D’une indigne frayeur je vois ton âme atteinte ;
Thyeſte, chaſſes-en les horreurs & la crainte.
Ne redoute plus rien de mon inimitié,
Toute ma haine cède à ma juſte pitié.
Ne crains plus une main à te perdre animée ;
Tes malheurs ſont ſi grands qu’elle en eſt déſarmée :
Et les dieux, effrayés des forfaits des humains,
Jamais plus à propos n’ont trahi leurs deſſeins.
Quelle était ma fureur ! Et que vais-je t’apprendre !
Ton cœur déjà tremblant va frémir de l’entendre.