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V




P R É F A C E.



Javois réſolu de donner une diſſertation ſur la
 Tragédie ; mais depuis quelque temps il a paru
 un ſi grand nombre de diſcours ſur cette matière
 déjà tant rebattue, & preſque toûjours ſans fruit, que 
j’ai craint de tomber dans des redites. Jamais les 
Auteurs ne furent mieux inſtruits des règles & des
 fineſſes de l’art, on en peut juger par leurs préfaces ;
 il ſeroit ſeulement à ſouhaiter que les ouvrages qui 
les occaſionnent ſe reſſentiſſent un peu plus de ces
 préliminaires ſi brillans : d’ailleurs que dirois-je à
 mes contemporains, qu’ils ne ſuſſent auſſi-bien que 
moi ? Ceux qui ſont doués d’un génie heureux
 puiſent des leçons dans leurs propres talens ; ceux 
qui en ſont dénués n’ont beſoin que d’un ſeul
 precepte, c’eſt de ne point écrire. On ſera peut-être 
ſurpris que dans le cours d’une aſſez longue vie je 
ne me ſois point occupé à retoucher mes ouvrages,

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