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S C È N E   I.
Atrée, Euryſthène.
A T R É E.

Enfin, grâces aux dieux, je tiens en ma puiſſance
Le perfide ennemi que pourſuit ma vengeance :
On l’obſerve en ces lieux, il ne peut échapper ;
La main qui l’a ſauvé ne ſert qu’à le tromper.
Vengeons-nous ; il eſt temps que ma colère éclate ;
Profitons avec ſoin du moment qui la flatte,
Et que l’ingrat Thyeſte éprouve dans ce jour
Tout ce que peut un cœur trahi dans ſon amour.

E U R Y S T H È N E.

Eh ! Qui vous répondra que Pliſthène obéiſſe,
Que de cette vengeance il veuille être complice ?
Ne vous ſouvient-il plus que, prêt à la trahir,
Il n’a point balancé pour vous déſobéir ?

A T R É E.

Il eſt vrai qu’au refus qu’il a fait de s’y rendre
Je me ſuis vu contraint de n’oſer l’entreprendre,